Les invités du mois de Novembre : Clelia BONASSERA, Directrice des ressources humaines du Groupe Berto et Victor FARAMIA, président de NJS Faramia

Clelia Bonassera et Victor Faramia

Le Transport et la Logistique, des « métiers d’hommes » ? C’est un fait, les femmes sont encore aujourd’hui sous-représentées dans le secteur. Néanmoins, les entreprises se mobilisent et cherchent coûte que coûte à attirer l’attention des femmes et éveiller les vocations.

Regards croisés sur l’enjeu de la mixité professionnelle dans le secteur du Transport et de la Logistique.

1/ A votre avis, pourquoi si peu de femmes sont attirées par le secteur du Transport et Logistique ?

Clelia BONASSERA  (C.B). : L’Observatoire Prospectif des métiers et des qualifications dans les Transports et la Logistique (OPTL) met en évidence, année après année, une sous-représentation des effectifs féminins employés dans le transport routier et les activités auxiliaires. En 2017, les femmes représentaient en moyenne 19% des effectifs salariés de la branche et plus spécifiquement 10% des effectifs de la famille professionnelle Conduite.

En tant qu’entreprise du secteur, nous sommes confrontés à une perte d’attractivité de nos métiers liée en partie à une méconnaissance de nos opportunités mais surtout à la persistance de préjugés. En effet, des femmes souhaitant se lancer dans le métier de Chauffeur poids lourds redoutent fréquemment de devoir faire face à un secteur « macho » ou d’être discriminées à l’embauche.

Pourtant, les métiers du Transport et la Logistique en 2019, ce sont bien des « métiers de femmes et d’hommes » accessibles à toutes et tous !

Victor Faramia (V.F) : Les métiers du Transport et de la Logistique souffrent encore d’une mauvaise image auprès des Françaises. Elles les voient  comme des métiers de « macho » et des métiers de force, et n’envisagent donc pas de travailler dans ce secteur ou alors se limitent aux métiers administratifs.

Pourtant, les métiers du transport et de la logistique sont divers et variés, mais la majorité sont peu connus et sont mal valorisés auprès des Français. Les femmes ne sont donc pas attirées car elles vont penser que ces métiers leurs sont inaccessibles alors que ce n’est pas le cas ! Par exemple, pour les métiers de manutentions,  il suffit simplement de savoir utiliser les machines de levage et de manutention, ce qui est accessible à toutes et à tous en passant un CACES.

 

2/ Quelles actions ont été menées dans votre entreprise pour favoriser la mixité professionnelle ? Et quels sont vos futurs projets pour la renforcer ?

C.B. : Le Groupe Berto, créateur de solutions globales dont le cœur de métier est la location de véhicules industriels avec conducteurs.rices, s’engage au travers de sa charte RSE en faveur de la mixité de ses talents. Nous sommes convaincus que celle-ci est une richesse essentielle au développement de notre entreprise. C’est pourquoi, depuis plusieurs années, nous encourageons et soutenons fortement la féminisation des métiers du Transport et de la Logistique.

Tout d’abord, nous veillons à promouvoir nos métiers auprès de femmes en recherche d’emploi ou en reconversion, avec le témoignage de nos fidèles ambassadrices, nos Conductrices. Elles participent à la réalisation de nos vidéos métiers, interviennent sur des forums et participent à des concours d’envergure (Trophée des Routiers 2018 au cours duquel l’une de nos Conductrices a obtenu le titre de « Meilleur chauffeur routier de PACA »). Nous proposons également des journées d’immersion et intervenons dans les écoles et autres institutions pour faire connaître et valoriser nos métiers. Depuis 2018, l’entreprise s’attache aussi à développer sa marque employeur.

Nous nous engageons également pour favoriser l’égalité des chances et lutter contre les discriminations. Nous veillons à garantir que notre processus de recrutement offre à chacune et chacun les mêmes chances et les mêmes opportunités. Nous sensibilisons nos collaborateurs, RH et managers à la lutte contre les stéréotypes et à la prévention de toute forme de discrimination au sein de l’entreprise.

VF : Chez NJS Faramia, nos premiers critères de recrutement sont la volonté et la motivation, peu importe le sexe de la personne. Au cours de l’histoire de la France, notamment en temps de guerre, les femmes ont pu montrer qu’elles étaient tout aussi capables de travailler dans les métiers industriels. Je ne vois pas pourquoi la génération féminine actuelle serait différente.

Ensuite, pour nos employé.e.s qui ont des enfants, nous essayons d’adapter leurs horaires en fonction de leurs besoins parentaux. Une des principales appréhensions sur les métiers du transport et de la logistique est qu’il faut travailler en horaires décalées ou les week-ends. Du coup les jeunes parents, et plus principalement les mères célibataires, sont plus réticent.e.s à s’engager dans ces métiers. Notre volonté, en leur proposant des horaires adaptés à leurs besoins, est de prouver qu’il est possible d’avoir une vie de famille tout en travaillant dans le Transport et la Logistique.

Il est pour nous essentiel de communiquer plus et mieux sur ces métiers, en particulier auprès des jeunes et des femmes, d’un part pour montrer les nombreuses opportunités d’emplois qu’offre le secteur, mais surtout pour démontrer qu’ils sont accessible à tous, aussi bien aux hommes qu’aux femmes.

 

3/ Mme BONASSERA, en tant que DRH, quel conseil donneriez-vous aux femmes intéressées par les métiers du Transport et de la Logistique ?

C.B. : 540 000 , c’est le nombre de postes à pourvoir entre 2017 et 2022 en France dans les métiers du transport et de la logistique selon une étude réalisée par Pôle emploi.

Dans le cadre de son plan stratégique d’entreprise, le Groupe Berto a également de fortes ambitions avec le recrutement d’environ 6000 collaborateurs à l’horizon 2025. Pour y parvenir, le groupe déploie des politiques RH (recrutement, formation et de promotion interne) attractives.

En conclusion, le secteur propose de belles opportunités et perspectives pour l’avenir. Le conseil que je peux donc donner aux femmes est « d’oser ». Je leur recommande de ne pas s’arrêter aux préjugés sur les métiers du secteur et de se faire leur propre opinion. De nombreux dispositifs en ligne leur permettent de découvrir nos métiers, de les conseiller dans le choix de leur orientation selon leur situation personnelle et recensent l’ensemble des filières de formations disponibles dans le secteur en France. Nous les invitons également à venir à la rencontre de nos équipes en filiales et sur le terrain, à votre disposition pour répondre à toutes vos questions et vous faire découvrir la diversité de nos métiers. Osez !