AGRICULTURE URBAINE

Quand on vous parle d’agriculture, vous vous imaginez toute de suite la campagne avec des champs à perte de vue et des légumes par milliers, non ? Mais si on vous dit « agriculture urbaine » et « périurbaine » (AUP) ? On vous explique tout !

Ces derniers temps, le besoin et la nécessité de manger mieux, plus sain et plus local s’imposent, et le contexte sanitaire y a aidé. Qui n’a pas profité du confinement pour se lancer dans la fabrication de pain maison ou même encore d’un potager ? La démarche de l’agriculture urbaine s’inscrit justement dans cette volonté de favoriser l’alimentation durable, un enjeu primordial en France quand on sait que le secteur de l’alimentation représente 12% du marché de l’emploi. Plus particulièrement, il regroupe près de 1 830 entreprises pour 27 000 actif.ve.s (par actif.ve.s on entend toute personne qui exerce une activité professionnelle ou qui recherche un emploi). Mais l’agriculture urbaine ça consiste en quoi ?

L’AGRICULTURE EN VILLE, VRAIMENT ?

Le principe reste le même que pour l’agriculture « classique », cultiver des légumes, fruits ou encore herbes aromatiques mais par exemple sur un toit de maison, dans une cour d’immeuble ou encore dans des lieux communs/partagés. On ne vous parle pas uniquement de créer votre potager pour votre consommation personnelle ou même entre voisin.e.s, même si il n’y a rien de mieux pour faire connaissance, mais vraiment d’aller pour certain.e.s vers une production plus massive voir la revente. Et on ne va pas se mentir, à l’heure ou des buildings apparaissent de toute part, retrouver un lien avec la nature tout en restant en ville, ça a du bon ! Et cette volonté se retrouve de plus en plus dans les politiques de nos régions et de nos villes.

On observe par exemple pour la ville de Marseille la première délégation à l’agriculture urbaine, à la préservation du foncier et à l’alimentation durable. La contrainte de l’espace disponible en ville étant un enjeu majeur dans l’optique de revégétaliser la ville et y développer des projets d’agriculture.

Dans la continuité du PAT, Projet Alimentaire Territorial, de 2018, co-piloté par la Métropole Aix-Marseille-Provence et le Pays d’Arles, un plan d’actions visant à soutenir plus de 100 projets privés et publics en faveur du développement de l’agriculture urbaine et périurbaine a été voté. Au total, plus d’une dizaine de partenaires régionaux se sont alliés dans ce projet qui a pour but d’une part de répondre aux différents enjeux alimentaires, environnements et urbains rencontrés, et d’autre part pour recréer du lien social, redynamiser la métropole, et également la rendre plus verte. Au programme par exemple, des jardins partagés à Miramas, ou encore la création de fermes urbaines (quartier des Aygalades, site des lycées des calanques-Marseilleveyre).

 

Chiffres clés – Métropole Aix-Marseille Provence* 

Également, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 3 projets ont été retenus comme lauréats dans le cadre du projet « Les Quartiers Fertiles ». Tous 3 portent sur la création d’espaces d’agriculture urbaine, toujours dans cette optique de déployer plus massivement cette pratique dans les territoires en renouvellement urbain.

Et si l’ONU (Organisation des Nations Unies) et la FAO (Food and Agriculture Organization) encouragent fortement cette pratique de l’agriculture urbaine et périurbaine (PAU), c’est aussi pour les emplois que génère cette nouvelle tendance.

Source : Pexel

QUELLES COMPÉTENCES POUR QUELS MÉTIERS ?

Selon l’AFAUP, l’Association Française d’Agriculture Urbaine Professionnelle, en France en 2020, on ne comptait déjà pas moins de 600 personnes en emploi, spécialisées dans l’agriculture urbaine et périurbaine. Également, pour ce secteur en vogue, on compte environ une centaine de recrutements supplémentaires chaque année. Un chiffre en hausse, notamment avec les nombreux projets à venir qui seront source de création d’emploi.

Le secteur de l’agriculture urbaine et périurbaine regroupe de nombreux métiers pour lesquels la question de l’engagement de soi reste essentielle. En effet, si en premier viennent évidemment l’intérêt pour cette tendance émergente de l’agriculture urbaine et la volonté de produire et manger de façon plus responsable, côté compétences, un bon sens du relationnel vous sera indispensable dans un secteur émergent qui a aussi pour objectif de créer et maintenir du lien social tant avec les collègues que les habitant.e.s, et potentiel.le.s acheteur.euse.s locaux.les. Également, il vous faudra aussi savoir vous adapter aux contraintes propres à l’agriculture urbaine comme la question de l’espace et des infrastructures parfois nécessaires à la pratique de l’agriculture. Et si en plus vous êtes créatif.ve, toujours à la recherche de nouvelles idées qui viendront changer les choses et que vous être un.e amoureux.se de la nature, n’hésitez plus !

À vous alors de déterminer si vous êtes davantage fait.e pour devenir responsable d’exploitation, maraicher.ère, animateur.rice, formateur.rice ou encore travailler dans la transformation des produits cultivés. Et si le métier de concepteur.rice de projets d’agriculture urbaine vous branche, la Cité de l’agriculture à Marseille a testé début d’année 2021 une nouvelle formation test en « Conduite de projet en agriculture urbaine »,  affaire à suivre !

Également, si vous avez un projet de développement d’agriculture urbaine, l’IRFEDD, l’Institut Régional de Formation à l’Environnement et au Développement Durable propose sur Marseille et Aix-en-Provence un accompagnement pour votre projet d’entrepreneuriat.

Source : Pexel