Commerce et numérique

Un impératif d’agilité ! *

Le numérique fait désormais partie du paysage du commerçant pour développer et fidéliser sa clientèle et pour répondre à ses besoins d’organisation logistique. Quels sont les enjeux et les conséquences d’une telle transformation ? Éléments de réponse.

Le Commerce se modernise presque à marche forcée. La loi de finances dite « loi Sapin 2 » oblige depuis le 1er janvier 2018 les commerçants à utiliser un logiciel de caisse enregistreuse certifié permettant de tracer toutes les opérations. Une arrivée de nouveaux outils numériques qui constitue un levier important pour l’innovation.

« Il est devenu indispensable aujourd’hui d’avoir un fichier client détaillé pour pouvoir relancer régulièrement les clients », affirme Marie-Pierre Cartier, coiffeuse dans le 6e arrondissement de Marseille, Présidente de l’Association commerces positifs (ACP), secrétaire de la fédération Marseille Centre et vice-présidente artisan CPME13.

Au-delà de la simple application de caisse, les logiciels sont devenus des aides essentielles au développement de l’activité. Ils proposent des dizaines de fonctionnalités, avec par exemple la création d’un fichier clients complet donnant des informations précises sur chaque prospect, afin de personnaliser son offre. « Les clients actuels sont sans cesse sollicités sur leur smartphone par les grandes enseignes et pour résister, les petits commerçants doivent continuer de jouer la carte de la proximité par mail et SMS », explique Marie- Pierre Cartier.

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Des problématiques de recrutement

L’évolution technologique du secteur impacte directement le recrutement chez les commerçants de proximité. La montée en puissance du numérique suppose de maîtriser de nouvelles compétences, que tous les candidats n’ont pas : gestion d’un site Internet, des réseaux sociaux (Facebook, Twitter ou LinkedIn par exemple), vente en ligne… Pourtant, le numérique est un véritable levier de développement du commerce. En 2017, les 300 000 sites marchands de France ont généré 49 000 emplois. Des chiffres encourageants qui ne font pas oublier un problème récurrent pour les professionnel.le.s du secteur : la formation des futur.e.s employé.e.s.

L’offre de formation s’adapte aux besoins des entreprises

Le constat est clair pour Hervé Bourdon, président de la commission marketing digital et e-commerce de Medinsoft : « Le numérique implique une formation quasi permanente, tout au long de la carrière. Les formations traditionnelles n’évoluent pas assez vite sur l’agilité des profils ». Même s’il existe de nombreux dispositifs de formation et de coaching, c’est le plus souvent le.la chef.fe d’entreprise qui doit faire la démarche par lui-même.
Des solutions innovantes se développent pourtant. À Marseille, le Collectif pour l’Emploi, soutenu par Pôle Emploi, a lancé « La boutique école », sous la forme d’un concept-store de 150 m² aux Terrasses du Port. Dans l’arrière-boutique : une salle de classe accueillant les 20 jeunes (entre 21 et 27 ans) peu ou pas qualifié.e.s de la session, sur huit semaines. Après les cours, direction la surface de vente, au contact de vrai.e.s client.e.s, qui achètent de vrais produits. Cette formation qualifiante aux métiers de la vente est ainsi au plus près des besoins réels du marché, abordant, entre autres, les compétences numériques aujourd’hui indispensables au secteur.

Vers des profils de plus en plus qualifiés

Le secteur évolue, les demandes des employeur.e.s aussi. La recherche se dirige vers « des profils très avancés en compétences, alliant le marketing/vente et le développement informatique », indique Hervé Bourdon de Médinsoft. La transformation profonde des métiers du commerce va donc au-delà du quotidien des professionnel.le.s du secteur, en impactant la formation initiale, comme la formation continue. Dans ce contexte de changement global, les structures regroupant les partenaires œuvrant pour l’emploi, telle que la Maison de l’Emploi de Marseille, et les outils d’aide qu’elles mettent en place, ont plus que jamais leur rôle à jouer.

*Certaines parties de cet article sont extraites du Livre blanc « Emploi IT & digitalTransition numérique » de la Maison de l’Emploi de Marseille